Participants : Andréa, Lebar
Durée : 2 jours + 1 en Ritalie
Distance : 21 et 26 km
D+ : 1750 m (en cumulé, environ 2050 m)
La Vallée des Merveilles, j'ai envie de dire qu'est-ce que c'est? Et bien contre toute attente, c'est une vallée, avec des Merveilles!
Oui je sais, c'est lourd.. Mais c'est comme la vie, c'est lourd! Après c'est mieux, c'est l'été, avant non, c'est l'hiver!
Donc la vallée des Merveilles, qui fait partie du Massif du Mercantour dans les Alpes, est un super endroit avec pleins de montagnes, de rivières, de refuges, de peintures rupestres et de cascades où avec Rufio, nous prîmes (BIIIM!) la décision irréfléchie et immature de nous rendre ... au mois de Novembre!
Irréfléchie, j'ai envie de dire faux, car Rufio avait cette idée depuis un moment, et immature, j'ai envie de dire vrai, car non-équipés pour une rando en période hivernale!
Donc nous voilà partis avec le 4*4 de mon padre en direction de cette région située juste au-dessus de NICE!
Donc comme prévu, on arrive de nuit, vers 20h dans le village de Tende (815 m d'altitude et départ de la rando), blindé l'été, "fermé" l'hiver! Donc il ne nous reste plus qu'à nous rendre au seul et unique endroit à 50 kilomètres à la ronde où l'on peut manger: la fameuse pizzeria de Tende! On se gave comme des porcs, et on se rend compte que l'on va dormir dans le 4*4 car tout est closed!
Donc le défi c'est de nous rendre au Refuge de Valmasque, non-gardé l'hiver, d'y passer la nuit, et de faire le tour du Mont Bego en redescandant par le Refuge des Merveilles puis le lac des Mesches et retour au point de départ, Tende!
DEPART:PREMIER JOUR:Après une nuit si inconfortable que mon genoux en est devenu douloureux (pourquoi le genoux, on ne sait pas!), nous nous réveillons (ou pas puisque la nuit n'a pas vraiment été placée sous le signe du sommeil!) avec le jour à défaut de se réveiller avec ma montre!!! Et oui, ma montre a merdé, nous prenons directement 40 minutes de retard avant même d'avoir fait un pas! Donc décollage à 7h20 au lieu de 6h40 levé du soleil!
Les sacs à dos de 12 kilos (car beaucoup -trop- d'eau; -> après rando encore 4 litres) sur le dos, on PART!
Entre temps, la nuit ayant été TAILLE de froide, la batterie de mon Iphone où j'avais pris en capture d'écran toute la topo s'est entièrement vidée. BIIIM la rando SANS CARTE!
Donc on se tape facilement 4 bornes sur la route ce qui est lourd malgré le paysage magnifique! On tombe entre temps sur un nom de maison assez bizarre et nul, alors on le prend en photo.
Pour finalement trouver un début de GR le plus mal balisé sur la Terre (et ses alentours!) On reperd 45 minutes, avec une petite montée hyper grasse, hyper inutile et un fameux demi-tour comme on les aime pour enfin trouver le "vrai" début de GR!
Vous aurez donc noté que l'on a pris pas loin d'une heure et demi de retard, détail qui aura son importance pour la fin de journée, étant donné qu'à 17h il fait nuit!
La météo (que j'avais quand même vérifiée) est au beau fixe pour les 3 jours de périples, ce qui envoie du DREAM!
On se tape direct comme ça 1250 m de D+ pour arriver en première étape à la baisse d'Ourne (2040 m d'altitude), où l'on croise un acharné de la rando à côté duquel même les plus aguerris en montagne passeraient pour de petits enfants appeurés appelant leur maman, j'ai nommé JUAN BIANCO (Traduction google : JEAN BLANC). Vous ne le connaissez pas? Et bien c'est normal car c'est un parfait inconnu, juste un petit vieux qui marche depuis qu'il a des jambes, mais qui a un sacré rythme vu le dénivelé et qui a surtout UNE CARTE!!!
On gratte l'amitié avec ce charmant ptit vieux rital qui dans un français proche de la perfection nous donne un chemin qui rallonge un peu mais qui nous permet d'éviter de redescendre de 400 m! On le remercie A BLOCK et on le laisse se recueillir là où jadis il venait avec son épouse...
On bouffe, c'est bon.
On redécolle, et sur le chemin on croise notamment des bunkers entre les paysages énormes, traces de la dernière guerre, une espèce de ligne Maginot des Alpes!
Hormis JEAN BLANC, on croise un espèce de mec de la montagne en mode équipé, bâtonné, combiné, etc... Il nous dit qu'il reste environ 45 minutes avant le Refuge de Valmasque situé à 2233 m d'altitude.
Oui, 45 minutes, l'été, avec un camel bag, sans neige partout, quand tu connais le chemin, et que tu es si chaud niveau cardio que Hicham El Guerrouj te payes 20 euros de l'heure en entraînement particulier! Car oui, détail que j'ai zappé dans la narration, mais HYPER important pour comprendre la réelle difficulté de la rando, c'était la NEIGE!
Oui, la NEIGE! Tombée en grande quantité (peut-être un kilo!), environ UN METRE VINGT une semaine avant notre passage... Donc jusqu'au genoux quand elle n'était pas trop gelée, glissante et verglacée, et les chemins, invisibles pour le profane.. et pour le chamoix aussi en fait! Donc une misère de chemins verglacés en gros à partir de 1800 mètres d'altitude... Les temps indiqués sur les balisages étaient quasiment à multiplier par deux pour avoir une idée du véritable temps de parcours!
Arrive donc le moment de LA NUIT.
On se dit, tiens, le mec nous a dit 45 minutes, il était 17h, on se dit IMPECCABLE Té! On arrivera tout juste avec le début de la nuit malgré notre retard pris plus tôt dans la journée! ET BIEN NON! On misère, certains tombent, sur le nez, sur les genoux, enfin bref, le chemin est verglacé en mode pas moyen d'être stable donc une galère qui s'installe gentiment... Il commence à faire sombre, je demande à Ruf' de sortir sa frontale que je n'avais pas checké avant le départ lui faisant entièrement confiance.
E.A.M. (Erreur d'Appréciation Majeure).
OUI! Erreur car la frontale éclaire à peine de mon front à mes pieds!!!! Une tension devient alors palpable, nous suivons péniblement les deux ou trois traces de montagnards venus plus tôt au refuge et essayons de ne pas dévier de l'hypothétique chemin.. Ce qui dans le noir avec une "lumière de bougie" n'est pas une mince affaire! On croit voir des formes plus sombres qui pourraient être le refuge et qui s'avèrent être des rochers, puis arrive une pancarte indiquant le refuge à 15 minutes! Il nous a fallu encore beaucoup d'efforts et environ 25 minutes pour arriver à ce fameux refuge à 18h30 (en montagne nuit noire).
On a flippé.
On arrive au refuge, et à notre grande surprise, une femme toute seule!! Pas n'importe laquelle, une A.M.M., Coralie, qui nous dit qu'on a fait un peu n'importe quoi, et puis avec qui on refait le monde tranquillou... On lui pique sa carte à elle aussi, et on prend quelques photos très floues, qui nous servent simplement de fil conducteur pour les "grands axes"...
Le refuge de Valmasque le matin.
Un petit souvenir laissé sur le barrage.
DEUXIEME JOURLe lendemain matin, dans une autre ville.
On se réveille, cette fois à l'heure, car plus d'altitude donc encore plus de neige pour encore plus de galère. Donc décollage vers 7h il me semble...
On repart en forme en commençant par la dernière "montée", jusqu'au point culminant de la rando : la Baisse de Valmasque, 2549 m d'altitude.
Chemin en mode galère de neige, on glisse sur les monticules de neige le long des lacs (qui s'élèvent au nombre de TROIS)...
En gros, 3h prévues par le balisage jusqu'à la Baisse, on met 4h30... On arrive en haut, vue de folie!
Puis, on commence la redescente vers le refuge des Merveilles, 2130 m d'altitude. Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais plutôt de trouver ce dernier sous la neige... Il faut donc se trouver sa propre "trace", KACEDEDI A STEPHANE BROSSE,
et slalomer autour du torrent qui descend avec puissance! On met parfois 5 minutes à trouver la suite du chemin...
On arrive au refuge des Merveilles, ce qui sonne plus ou moins la fin de la période galère de chemins sous la neige et début de la grosse redescente vers la vallée.
On bouffe, c'est bon.
On repart, on apprécie un chemin au milieu des sapins, enfin des arbres quoi, remarque inutile, mais j'aime la végétation, ce qui manque beaucoup en altitude!
Le reste du GR est agréable, on apprécie de très beaux paysages les fameuses peintures rupestres de la Vallée des "Merveilles" et même un peu de faune, des chèvres de montagnes (ahahahah)!
Arrivée finalement au lac des Mesches, où on croise la route qui va à Tende, et vu les difficultés rencontrées, on arrive vers 16h30 au lieu des 14h attendues. Donc on se dit, vu qu'on a failli CREVER DE FROID dans la montagne la veille, à cause de la nuit et de pas de frontale et de etc,.. on se dit que même si on a 3h de marche sur la route, il vaut mieux assurer le coup cette fois-ci et on essaie donc pas de retrouver le chemin que j'avais prévu initialement qui allait à Tende par un flanc de montagne...
Là, ça nous gave au bout d'un quart d'heure, on décide de faire du STOP! Incroyable pour une fin de rando, mais marcher 3 heures sur la route, non merci madame! Donc je me mets sur le côté, deux trois voitures m'esquivent gentiment... Andréa se met sur le côté, la première voiture s'arrête instantanément!!! C'est un petit vieux du cru proprio d'un centre de randonnée équestre qui nous raconte les histoires de la région, et qui nous ramène à TENDE!
Retour au 4*4, SUPER CONTENTS de la rando, gros souvenir, et bon défit!
On se rend donc à la petite chambre d'hôte qu'on avait réservé, car HORS DE KOUEST de redormir dans le 4*4 après la rando, où on est bien accueilli -DOUCHE- et où on s'endort à 21h pétante!
TROISIEME JOURLendemain, petit déjeuner, amélioré, où on se gave comme des pouercos, avant de partir pour CUNEO (la ville du cuni) en Ritalie!
Petite bourgade sympa, pas plu comme on dit, où l'objectif était de manger des PASTAS comme des gros clichés de touristes français! Objectif rempli, vous vous en doutez!
Et voilà! Fin du topo BDG!