Participants : Rufio, Lebar

-Première étape:
Distance : 16.5 km
D+: 1823 m
D-:  736 m

-Deuxième étape:
Distance: 23.3 km
D+: 1451 m
D-: 1737 m

-Troisième étape:
Distance: 13 km
D+: 1164 m
D-: 491 m

-Quatrième étape:
Distance: 16.5 km
D+:853 m (+80 m?)
D-:2323 m (+80 m?)

TOTAL:
Distance: 69.8 km
D+:5288 m (+80 m?)
D-:5288 m (+80 m?)

(oui, plus ou moins 80 mètres puisque Google Earth indique le sommet du Canigou à 80 mètres en dessous de son altitude réelle)


Rufio : Je souhaiterai adresser une mention spéciale à mon compagnon de voyage, pour le remercier d'avoir fait preuve d'un pragmatisme absolu (notamment pour ne pas avoir embarqué 10L d'eau dans son sac comme ce fut le cas lors de notre dernier périple),  et d'avoir accepté d'outrepasser les lois pour me suivre... Je souhaiterai néanmoins lui suggérer de ne pas CRIER pour m'avertir qu'il y a des animaux à observer s'il souhaite que je puisse à mon tour les voir... :-D

Jour 1 (Narration:Rufio)

Départ  à 6h00 de Montarnaud, petite bourgade bien connue pour ne pas être connue.
Route impeccable, on se prend de la flotte à blocs, ça s'annonce super niveau météo!

Arrivés à Biarritz (Quoi?!) On fait demi-tour.

Arrivée à Vernet-les-Bains : 8h15

Il fait gris, beaucoup trop gris... (cf. les petits cheveux de Lebar  au dessus de ses oreilles).
Mais pas de pluie, j'ai envie de dire heureusement (à prononcer  "OROSEMENT" tous droits réservés à Lebar). Escale à Inter pour prendre de quoi faire un sanviche pour le premier midi...On charge les sacs qui pèsent respectivement 12-13 kg pour moi, et 15kg pour Lebar.
On laisse la voiture,  et c'est le début de l'Aventure! (L'aventchuuuuure)

On commence l'ascension par une petite montée bien raide dans le petit bois qui surplombe Vernet, ça nous met dans l'ambiance des 4 jours qui vont suivre!



Le soleil se pointe et nous accompagne sur tout le chemin de crête jusqu'à la tour de Goa, une ancienne tour de guet bien placée en cas d'invasion de ces cons de catalans!!! GRATUIT! (C'est Lebar qui m'a dit d'écrire ça)



On continue notre périple pour arriver un peu plus loin sur un petit single (bientôt dans les bacs!) qui longe un ruisseau: ambiance magique. Arrivés au refuge des Mariailles où d'ailleurs on se marie pas, on s'arrête manger en - seconde, le temps de se rendre compte qu'il fait taille de froid (d'ailleurs si le froid avait une taille il faisait 2m30 ce jour-là). On remet nos "pti shorts"  (="tee shirt" d'après Lebar) qui n'ont pas séché, nos sacs à dos mouillés de transpiration, bref c'est énorme! C'est reparti!

Petite anecdote d'une rencontre impromptue : après avoir repris notre chemin, nous croisons une femme en semi 4x4 qui s'arrête pour nous dire : "Il fait 13°C". Nous restons sans voix devant cette information émanant des plus hautes instances et continuons notre route...
La reprise continue à envoyer de la montée, d'abord progressivement, puis pas progressivement...



Arrivés à 2300 mètres  d'altitude: vu d'enfer sur ... du brouillard!



Enorme! PDV (Pas De Vue) On se ne voit plus à 5 mètres (pour une fois pas d'exagération)... Bonne petite galère à sillonner un peu partout pour retrouver notre itinéraire étant donné que nous sommes sur un plateau. OROSEMENT on parvient à sortir de là... On croise des vaches, on visite des refuges de clubs alpins...



Le  brouillard persiste jusqu'à ce qui deviendra notre première étape située à 1760 mètres d'altitude: LES ESTABLES.



On décide de s'arrêter là pour deux raisons :
- D'abord parce que je m'autorise une excursion dans le refuge réservé de Mai à Octobre aux bergers  et m'approprie les lieux...
- Ensuite parce qu'une rivière longe le refuge, ce qui signifie à la fois eau + douche
Armés de nos plus simples appareils (pas de photo à l'appui...), on se prend une "douche" dans la rivière qui a une température avoisinant celle des calottes glaciaires...



On se calle dans le refuge, refaits...



Symphonie de pluie et d'orage toute la nuit.

Jour 2 (Narration:Lebar)

On se réveille, neufs, paysage magnifique que le brouillard de la veille nous avait empêché de contempler...





Départ 7h.
Mentalement, on est REFAIT puisque on avait fait une estimation de 300 mètres de D+. Alors gros CRAQUAGE, les enfants si vous lisez ces quelques lignes NE REFAITES PAS CA EN RANDO: regarder à la louche les altitudes des pics, faire des additions et soustractions douteuses sur ces infos et obtenir des résultats plus qu'approximatifs... La preuve en est: on est passé de 300 mètres de D+ en "estimation" à quelques 1450 m de D+!!! LEBAR TU SORS!!!

Donc hormis ce foirage notoire, changement d'aspects de la rando comparativement à la veille, beaucoup de forêts, feuillus et sapins selon notre altitude, pause encas pour Lebar près du refuge "Pla Guilhem"

















POINT ENORME de la matinée, on croise deux isards qui traversent comme deux malades notre sentier à une dizaine de mètres de nous...Pas de photo...
Sur le chemin, on se fait un petit défi du genre: "imagine tout ce que tu aimerais manger": à ne surtout jamais refaire, pas de détails sur mes envies à ce moment là:



... Mais très bonne journée, malgré une météo instable avec une arrivée à notre deuxième étape HARASSANTE: 360 m de D+ sur 1.3 km ->CHOLLLIIIIIII!!!



Malgré cette dernière remontée fulgurante avec une pente à 50%, on arrive à côté du refuge de Batère, malheureusement desservi par la route...

Jour 3 (Rufio)

On se réveille, je vais chercher des baies et du foin pour mon petit déjeuner car selon Lebar je suis un cheval, pendant que lui mange des gâteaux et du chocolat...
Départ 7h30.
Début d'étape par une ancienne mine, le sol est rouge, le soleil réchauffe la grande étendue dégagée qui nous emmène à notre première grimpette de la journée... Vue sur la vallée, c'est magnifique...





On débouche sur un plateau pour continuer sur un petit single entre les sapins...



Le paysage change avec pas mal de ravines et beaucoup de roches, c'est magnifique... On croise des vaches de l'enfer, et Lebar me raconte le parcours de vie de Mas Oyama.









Les choses se corsent, la montée se révèle ardue sur du court, pierriers...



Mais pas insurmontable pour nos âmes battantes... On croisera un bout d'épave d'avion qui s'est éclaté il y a des années, avant d'arriver en bas du Pic du Canigou : au chalet des Cortalets.



Retour un peu brutal à la civilisation étant donné que le nombre de personnes au m² équivaut à une famille chinoise dans une chambre de bonne à Paris. Il est 14h, on mange (enfin pour ma part puisque Lebar a décidé qu'il voulait plus manger de la nourriture de poule). Après réflexion, mon comparse m'invite à boire un chocolat devant la couleur cadavérique de mes doigts...  Et ne manquera pas de voler un bi-choco que nos voisins de table avaient abandonné (seconde incartade!). On se nourrit donc de bi-choco, de sucre, et de sucre...

On se dégage ensuite de cette ambiance hors sujet pour installer la tente bien à l'écart!



On passe la fin d'aprèm avec un petit thé et on se repose avant notre dernière étape :  l'ascension du Canigou.

Jour 4 (Lebar)

NUIT ATROFAME...
Mais départ avec le sourire, on se dit trois choses: ENFIN le Canigou, dernier D+, mais après cette journée, fini le trip!











ON ECLATE L'ASCENSION en 1h15.

On profite bien de la vue magnifique du sommet qui culmine à 2786 mètres, on se couvre un peu malgré le soleil, petite collation et c'est parti pour la fameuse cheminée...



Alors la cheminée, c'est un truc à faire en montant, les quelques personnes que l'ont a croisé arrivaient effectivement de la vallée et pratiquaient donc cette pente face à la montée...



Pour notre part, la descente était IMPRESSIONNANTE, d'autant plus avec le sac de 14 kilos, bien épais, ne permettant pas de se plaquer contre la paroi...
Ce défi passé, on entame nos 2200 mètres de D-... PENARDO... Non sans quelques râles pour Lebar...



On croise des hybrides taureau-mastodonte...



On passe dans des vallées, des forêts, des pierriers, etc, etc,...



Ah oui, petite blague de 3/4 d'étape: passage hyper technique avec cordes pour s'accrocher, évidemment non mentionné sur la carte IGN...







On termine gentiment ce petit trip avec le retour à Vernet puis sur Montpellier! Bon, d'abord on fait une escale à Inter pour faire une razzia de trucs à manger...
En résumé, bon défi physique, belle région avec beau paysage, mais météo pas très cool! Supers souvenirs sur ce trip en autonomie!

Superbe récit et trip de folie !  
J'aurais aimé être des votres  

Les photos sont superbes, surtout celle du matin le 2ème jour avec les nuages rougis par le soleil !
 

ça me rappelle de bons souvenirs avec mon ascension sur la journée en sens inverse du votre, mais je reconnais bien les endroits, c'est magique !

Le D+ est impressionnant, et vous êtes de gros caves de mater viteuf la carte en disant "ha bah y'a 300m entre le point bas et le point haut, ça fait 300m de D+!"
 

On voit à vos faces de plus en plus marquées que le périple est un défi physique et que le froid et la fatigue sont bien présents !

SUPER TRIP les amis !

Merci Baram! Juste une question: les données inexactes de Google Earth, ça te paraît pas bizarre??

c'est bizarre en effet, j'ai maté sur le topo de mon ascension du Canigou et sur google earth et effectivement le point le plus haut que je trouve se situe à 2718m au lieu des 2786m annoncés par wikipédia...

Aucune idée de la provenance de l'erreur, mais y'a bien un problème là  

Très joli topo ( un des meilleurs à lire du forum, très digeste) on reconnait le style d'écriture de chacun, c'est un très bonne idée de se partager le récit, bravo à vous pour votre super trip, les photos sont magnifique et le verbe d'Andréa bleuffant ! bisous

magnifique photo, sa donne envie d'y aller! :-) merci pour ce beau récit!

Merci Pierre  Je t'offrirai une bière (Pierre)
 
Mention spéciale pour mon short taille de vert et taille de laid ("d'ailleurs s'il existait une taille de la laideur pour ce short il ferait 1m97")

Un grand plaisir a lire ce topo ! bravo aux 2 narrateurs!!! super trip!

Joli feedback les parisiens!
La nuit sous la tente, faisait pas -12°C ?